(crédit photo : Mehdi Manser)

Le journaliste et humoriste belge Alex Vizorek était de retour sur les planches du Montreux Comedy Festival lors de la soirée du Gala de clôture de la 29ème édition. Après l’avoir rencontré aux Cours Florent où nous étions élèves ensemble il y a dix ans, j’ai toujours suivi avec beaucoup d’attention la carrière grimpante cet artiste. Aujourd’hui, je le retrouve à Montreux, et joue mon rôle de journaliste, lui de star interviewée. Portrait et entretien.

Dans sa loge de star, grand, le sourire aux lèvres, en préparation méticuleuse pour montrer sur scène, le belge Alex Visorek n’en est pas à son première passage sur les planches du Montreux Comedy Festival. Alors, le stress, il le maîtrise quasi à la perfection. Un peu de maquillage, un smoking taillé-sur-mesure, et petit échauffement de voix. Quelques mots et rires échangés sur notre époque parisienne dans cette école de renom, puis on s’attèle au travail. Un jeu de questions-réponses auquel nous nous sommes amusés.

Ayant grandi en Belgique, à Bruxelles, avec l’humour qui va de pair, Alex Vizorek a d’abord suivi des études de commerce, de gestion, puis de journalisme. Mais c’est la comédie, le théâtre, qui l’appelle depuis bien longtemps. Et le voilà étudiant aux Cours Florent, à Paris, pour trois années d’apprentissage. Trois ans d’expérience qu’il jugera intenses, et prometteuses. Ce sont les cours de one-man-show qui le font vibrer, et dans cette voix-là qu’il s’aventura. Dès 2009, il sera sur scène avec son propre show, Alex Vizorek est une œuvre d’art, mis en scène par la renommée Stéphanie Bataille. Tourné en France, en Belgique et en Suisse, ce show est aujourd’hui sa signature. Pour 2020, un nouveau spectacle prendra le jour, mais le belge reste discret sur le sujet. Surprise oblige.

Isabelle Guignet : Comment en es-tu devenu humoriste après toutes ces années d’études variées, notamment les Cours Florent ?
Alex Vizorek : Je n’étais pas assez bon comédien, en vrai. (Rire). SI j’avais été bon comédien, je crois que je ne me serais pas posé la question. Et après, j’ai découvert ce métier d’humoriste, qui fait appel à la créativité, ce que j’adore. Je pense que je m’ennuierais terriblement si j’étais « juste » comédien aujourd’hui. De temps en temps, je fais des trucs d’acteur, mais j’aime écrire, créer, imaginer la mise en scène.
Et c’était aussi la solution pour en arriver à quelque chose. Je m’explique : J’avais 25 ans, et pas de grandes écoles comme Le Conservatoire ou La manufacture sur mon CV….donc comique, c’était déjà pouvoir travailler, en vivre. J’ai vraiment aimé ce métier, et aujourd’hui je n’échangerais pas ma carrière pour celle d’un comédien de cinéma.

I.G : Tu tournes encore avec Alex Vizorek est une œuvre d’art. Tu n’es pas « saoulé » de ce spectacle après autant d’années ?
A.V : Ahah, ça fait neuf ans effectivement ! Mais non, cela m’ennuie pas, car la radio est là, j’ai deux métiers variés qui me permettent de ne jamais m’ennuyer. Et puis, grâce à la notoriété de la radio, j’ai beaucoup de monde qui vient me voir au spectacle, je remplis des salles, les gens achètent leur place. C’était mon rêve quand j’étais aux Cours Florent. Et m’y voici ! Mais oui, tu as raison, je vais me mettre en danger, et écrire un nouveau spectacle, prévu pour mars 2020.

I.G : Que penses-tu du Montreux Comedy Festival ?
A.V : C’est la Ligue des Champions ! Tous les grands noms viennent ici, les meilleurs, les grosses pointures ! Et puis c’est en direct à la TV, une première pour moi. (tu me diras comment c’est, hein ?).

I.G : 8 minutes de show pour ce soir. Tu as prévu de nous faire de l’humour suisse ?
A.V : Ahah, il y aura une ou deux références !

I.G : Et comment tu le trouves le public suisse ?
A.V : Et bien, il m’a vu grandir, c’est ici au Montreux Comedy Festival que cela a débuté pour moi. On m’a dit « Mais en fait, tu es marrant ! ». Et je suis revenu. Donc, j’ai beaucoup d’affection pour ce public qui m’a accueilli et soutenu depuis toutes ces années. Le public suisse a beaucoup de culture, national et international, il comprend du coup toutes nos blagues.

I.G : Et la radio, pourquoi ça ?
A.V : C’était un passage obligé pour être humoriste, selon moi. J’en ai fait en Belgique d’abord, mais j’étais très porté sur la radio française, pour France Inter. Et maintenant, c’est la plus grande partie de mon temps. J’adore ça.

I.G : Tu te vois où dans cinq ans ?
A.V : Vaste question, que normalement mon producteur pourrait répondre. Moi, je ne sais pas. J’aimerais toujours être épanoui dans ce que je fais…

I.G : Que représente l’humour pour toi ?
A.V : C’est un échappatoire, cela représente plein de choses différentes.

I.G : Tu n’es jamais venu au Montreux Jazz Festival ?
A.V : Non, je n’ai jamais été invité. C’est dommage, j’ai un sacré coup de flûte…

I.G : Dernière question, rien à voir : Si tu pouvais passer une soirée à déconner, manger/boire, refaire le monde, fêter, avec une personnalité décédée ou vivante, qui choisirais-tu ?
A.V : Barbara, parce que c’est la plus incroyable chanteuse française à mes yeux. Par contre, faudrait que je réfléchisse à ce que je lui dirais….pour pas dire trop de conneries non plus.

Alex Vizorek – J’aime la corrida