Photo: ©la dilettante florence zufferey

Il a tout juste vingt-ans et pourtant s’impose déjà dans la cour des grands. Tim Jean, alias Two Waves, n’a rien à envier à ses idoles Fakear ou Odesza et l’a prouvé vendredi soir sur la scène du Tohu-Bohu.

Il y a bientôt un an émergeait de la scène valaisanne un petit prodige de la musique électro, Two Waves. Certes, un an ce n’est pas grand-chose. Mais cela aura suffi pour amener le valaisan à une reconnaissance nationale. Tim Jean, qui baigne dans la musique depuis son enfance grâce à des parents branchés musique, ne sait pourtant jouer d’aucun instrument. Enfin si, il sait jouer « quelques accords de guitare, et pianoter quelques touches », nous précise le jeune homme autodidacte originaire de Salins. Mais ce qui fait sa particularité, et maintenant sa renommée, ce sont ses sons si distinctifs, très souvent aux teintes orientales, qu’il mixe avec son ordinateur et son pad. Et l’élément principal de la recette, c’est l’émotion : « Je n’utilise que des sons qui me procure une émotion forte, particulière, intense. Sans cela, il m’est difficile de produire une chanson ». Le but de sa musique, il le revendique ouvertement : inciter au voyage. Que cela soit un voyage introspectif ou non, le public s’envole aux quatre coins du globe via sa musique qui allie électro et trip hop.

Ainsi, il y a un an il se présentait sur scène pour la première fois au Port Franc de Sion à l’occasion d’une scène Tremplin, qu’il a remporté ce jour-là à l’unanimité du jury alors qu’il n’est que novice. De quoi promettre un bel avenir à Tim Jean. Alors on met de côté les études pour le moment, avec non seulement l’accord des parents, mais aussi leur soutien, et on se lance dans l’aventure ! On accepte les invitations à se produire ici et ailleurs, et on compose. Après de belles premières parties, Two Waves jouait ce vendredi soir au Tohu-Bohu, et qui plus est, il partageait l’affiche avec l’un des musiciens électro phares du moment, qui n’est autre que son idole, Fakear. Rencontre.

Bonjour Tim. Alors, content de ton concert de ce soir au Tohu-Bohu ?
C’était top ! Je me suis bien amusé, le contexte est super, c’était une soirée de ouf !

Raconte-nous un peu tes débuts, ton arrivée dans le milieu musical…
J’ai un père qui faisait de la scène, pas mal de rock et de blues. Moi, je ne joue d’aucun instrument, je suis un pur autodidacte. J’ai commencé la musique électro en bidouillant des sons sur l’ordinateur familial. Lorsque je suis entré au gymnase, j’ai commencé à produire mes propres sons. Cela a duré cinq ans jusqu’au jour où j’ai créé mon projet Two Waves. Puis il y a eu un concours organisé au Porc Franc de Sion. Je me suis dit « pourquoi ne pas m’y inscrire, on verra bien ! », et j’ai été sélectionné. Le soir de la finale, je me suis produit et j’ai remporté le tremplin ! Ce qui est assez fou, car c’était la première fois que je jouais sur scène. Et à partir de cette date-là, j’ai eu beaucoup de propositions de concerts, ici en Valais mais ailleurs également.
Mais musique-études, cela ne fait pas toujours bon ménage. Pourtant je sentais que la vague de la musique électro de ce genre, c’était maintenant. Mes parents m’ont proposé de mettre en stand-by mes études pour me focaliser à 100% sur ma musique, et j’ai suivi leur conseil. Je recommencerai mes études dans un an, normalement. Pour le moment, ce qui compte, c’est de tourner avec les chansons que j’ai.

Où vas-tu chercher l’inspiration pour la composition de tes chansons ?
Je cherche dans ma banque de sons des samples que j’écoute les uns après les autres, et je prends ceux qui suscitent en moi des émotions. Je n’ai pas de technique musicale, pas de théorie de construction musicale à suivre puisque je suis autodidacte. Alors je procède comme il me semble le plus simple pour moi : je pose une base sonore, puis j’y ajoute des accords. C’est comme un puzzle.

Que cherches-tu à transmettre via ta musique ?
De la tranquillité. Ma musique n’est pas forcément faite pour faire danser les gens, mais surtout pour amener à la réflexion, à l’introspection. Il y a de plus en plus de musiciens qui recherchent cela. Ma musique, elle est faite pour l’évasion !

Quelles sont tes influences musicales ?
Principalement Odesza, puis Fakear. Je pioche un peu partout, dans du hip-hop, de la pop. C’est un peu une sorte de patchwork. Plus jeune, j’étais en extase devant des festivals comme Tomorrow Land, avec de l’électro dur, avec des beats très répétitifs. Je m’amusais à créer des sons similaires. Mais je m’en suis lassé, je voulais me tourner vers autre chose. Aujourd’hui, je fais ce que j’aime. C’est une musique qui me ressemble.

Où te vois-tu dans cinq ans ?
Oula ! Je n’ai pas une vision aussi lointaine avec mon projet musicale. Au mieux, je peux voir jusqu’au mois de décembre. Step by step, on verra bien où cela me mènera.

Tu partages l’affiche de ce soir avec l’un des artistes qui t’inspires, Fakear. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
C’est un grand honneur ! Je l’adore et il m’inspire énormément. D’ailleurs, j’intègre pas mal de sons aux teintes orientales dans mes chansons, tout comme lui. Chacune de ses chansons ont su m’inspirer d’une façon ou d’une autre !

Merci Tim Jean, et nous te souhaitons le meilleur pour la suite !